Post éducatif: s’éduquer et débattre quand on est privilégié.e*

Dans cette série de posts éducatifs, nous allons ici nous intéresser à la problématique « Comment s’éduquer et débattre quand on est privilégié.e*? ».

Commençons par une simple mise en situation. Tu discutes avec un.e ami.e d’un podcast récemment écouté lorsqu’iel te dit:

« En vrai, je trouve ça vraiment bien ces témoignages de harcèlements mais je trouve que certains ne sont pas pertinents. »

As-tu su trouver le problème dans cette phrase?

Certains mots, certaines tournures de phrases, certaines idées doivent être évitées…

« En vrai, je trouve ça vraiment bien ces témoignages de harcèlements mais je trouve que certains ne sont pas pertinents. »

Alors, avais-tu saisi que les mots en gras étaient la source du problème?

Voici donc quelques conseils pour agir et s’exprimer correctement lors de débats, en ayant conscience des privilèges en place:

Fais des recherches avant de parler du sujet à une personne concernée. Ne vas pas directement demander à ton ami.e discriminé.e sous prétexte « qu’iel doit savoir ». Ce n’est pas parce que nous sommes concerné.e que nous savons tout. En effet, exiger un argumentaire parfait n’est pas une bonne manière de débuter un débat de façon bienveillante.

Assure-toi que la personne en face est prête à engager cette discussion avec toi, si c’est une cause qui lui tient à cœur. N’insiste pas, c’est son droit de refuser.

Si iel est concerné.e, ça peut être épuisant, plus que pour toi si tu ne l’es pas. Son implication psychologique est élevée, et ce n’est probablement pas la première fois qu’iel en parle: iel est peut-être à bout.

Alors, que dire?

J’ai lu récemment des articles sur le féminisme. Est-ce que cela te dérange d’en parler? Car j’aimerais avoir d’autres perspectives sur le sujet.

Ou encore:

Je ne savais pas que cette discrimination était présente, est-ce que tu pourrais me raconter comment tu le vis si tu veux bien?

Sois bienveillant.e et met tes préjugés de côté. La discussion ne parle pas de toi.

Avant d’émettre une opinion, demande-toi si elle peut être offensante. Lorsque tu ne sais pas, pose des questions et surtout écoute les réponses.

Voici un exemple de formulation appropriée:

« Je n’ai pas très bien compris ce témoignage, cela ne me parle pas, mais j’aimerais comprendre pourquoi c’est un problème. »

Attention, de nature, ces discussions ne sont pas neutres; en effet, un rapport de force s’installe initialement entre la personne concerné.e et la personne privilégié.e. Comme évoqué précédemment, la personne concerné.e peut être exténuée de ces débats. Ainsi, si celle-ci ne te répond plus, ou met un terme à la discussion, tu es probablement allé.e trop loin.

Le dernier conseil de cette série, c’est d’apprendre à s’excuser si on blesse notre interlocuteur.rice. Tout le monde fait des erreurs, que l’on soit décontruit.e ou non, l’important c’est de demander des excuses, et se rendre compte de la maladresse.

*ceci inclus tous types de privilèges: mâle, hétéro, cis, riche, blanc, valide, etc..


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